Bien que peu connu du grand public français, l’effort aérien britannique fut important dans la 2° Guerre.
Dès 1936, face à la tension grandissante en Europe, la France et l’Angleterre ont signé des accords pour l’envoi d’appareils Britanniques sur le sol Français en cas de conflit.
Le 24 août 1939, alors que les tensions s’intensifient entre la Grande-Bretagne et l’Allemagne, le 73e Escadron est mobilisé pour la guerre. Il était prévu d’envoyer l’escadron en France en tant que composante aérienne de la Force expéditionnaire britannique (BEF)
Le 10 septembre 1939, le 73e Escadron et le 1er Escadron sont ensuite affectés dans le nord-est de la France au début de la guerre dans le cadre de la Force de frappe aérienne avancée de la RAF.
Au début de la campagne, que l’on appellera ‘la drôle de Guerre » l’escadre contrôle la presqu’île de Cherbourg, avant de se déplacer vers Rouvres en octobre avec des avions Hawker Hurricane I.
Début octobre 1939 : les deux premières semaines du mois d’octobre permis au 73° Squadron de s’installer sur la base de Rouvres. Un petit détachement de 20 hommes arriva par camion et le premier à poser fut, le Flt Lt Eric Lovet qui sera le premier commandant de la base. Les premiers vols pour rejoindre le secteur sous une pluie continue sans carte ou moyen de repérage du terrain compliqua les choses. Le brouillard était aussi de la partie obligeant certain pilote d’Hurricane de se poser sur le terrain de Verdun causa quelques casses. La ville de Rouvres permis aux équipages de se repérer par la présence dans le village de deux tours jumelles. (L’église saint Julien et l’hôtel de ville)
Le curé de la paroisse avait comme mission de faire sonner les cloches de l’église si la base serait attaquée. (Même à la Toussaint !) les équipage (section verte et bleu) fut logés dans le village. Le reste du personnel (200 hommes et 40 véhicules) fut logé autour du village avec un bureau de commandement et une écoute radio. Le 54° Régiment d’Artillerie Nord-Africain (54° RANA) était présent aussi dans le village (et arme le poste d’observation aérien) ou un match de foot fut organisé entre le 73° Squadron et le 54° Régiment d’Artillerie Nord-Africain. (Victoire des Anglais 🙂 ) Ce régiment qui devait compter une compagnie de 80 hommes, avait créé un nid de mitrailleuses pour protéger le B flight sur lequel flottait un mat avec un drapeau français. Les mécaniciens du B flight ont peint le rond de la RAF au centre du drapeau. Drapeau qui fut emmener par le 73° Sqadron à leur départ le 18 juin 1940.
Selon Dick Williams : « Rouvres était un village de durs et impécunieux fermiers pour qui notre arrivée fut un grand inconvénient. Les relations avec eux n’étaient pas officiellement faciles et les contacts sociaux étaient inexistants ».
Le 05 octobre 1939, le 87° Squadron RAF basé à Merville subit sa première perte. Le Sgt Whitty crasha inexplicablement son Hurricane sur le terrain boueux et marécageux.
Le 06 octobre 1939, Une seconde partie de l’avant garde du 73° Squadron atterri sur la base de Rouvres qui prendra l’appellation : AASF Rouvres en Woëvre.
L’un des pilotes exceptionnels de l’escadron à cette époque était le F/O. E. J. ‘Cobber’ Kain, qui a détruit un Do 17 à 27 000 pieds.
Bien que l’honneur de la première victoire du No 73 Squadron RAF soit revenu au F/O Edgar J « Cobber » Kain (troisième à gauche à Rouvres en mars 1940), il fut crédité au pilote de 21 ans cette victoire à 27 000 pieds au nord-est de Metz le matin du 8 novembre 1939. L’information a été partagé avec le F/L Dereck W « Bill » Kain (au centre, avec foulard) juste avant d’aller voir le bombardier près de leur base.
Un autre « as » de l’escadron à cette époque était le F/O Newell ‘Fanny’ Orton.
Les F/O E.J « Cobber » KAIN et N. « Fanny » ORTON devinrent les deux premiers As de la RAF.
Les officiers de cette unité prenaient leur repas au rez de chaussée de la mairie de Rouvres. La plupart des baraquements situé sur la base avaient été fait en bois. L’isolation était sommaire et les conditions hivernales (assez rude cette année l’avaient rendu difficile les missions et l’utilisation des aéronefs.
L’escadron effectuait régulièrement des patrouilles permanentes et participait à des engagements peu fréquents avec la Luftwaffe pendant la drôle de guerre.
Le 17 octobre 1939, un Blenheim I du N° 57 Squadron est endommagé au décollage d’Étain alors qu’il part en mission sur Brême. Les dégâts sont légers et ne seront détectés que lors de l’atterrissage à Upper Heyford. Le bimoteur sera très vite réparé.
En décembre 1939, le 73 Squadron reçoivent un correspondant de journal grec à leur base de Rouvres.

Le 22 décembre 1939, deux Hawker Hurricane Mk.1 N2385 et Mk.1 L1967 prenne part au combat dans les airs. Le L1967 fut abattu au nord-est de Metz à Altroff en combat aérien, causant la mort du Sgt Reginald Mark Perry (pilote, matricule 517007) tué au combat et sera inhumé au cimetière de Chambières. L’ouragan N2385 a été abattu près de Hombourg-Budange causant la mort du Sgt John Winn (pilote, matricule 566407). Les deux Hurricanes ont été abattus par des Bf 109 de la 3. /JG.53.
Pour le réveillon : le 73° Squadron a organisé une fête de Noël pour les enfants de Rouvres accompagnés des ménagères françaises qui étaient présentes dans l’hôtel de ville. Laissant place à beaucoup de neige tombé les jours suivants.
La fin de l’année arrive avec quasiment plus de mission à cause du brouillard et surtout du froid. L’hiver 1939 est l’un des plus froids du siècle pour la région, le thermomètre descendant à plusieurs reprises à moins 24 degrés causant beaucoup de pannes et de casses sur les avions. Cela permis à la troupe de faire des glissades sur le terrain et manger dans la mairie un bon repas de Réveillon.
Le début du mois de janvier 1940 fut consacré à quelques jours de permissions permettant à certain de découvrir la région. Aucune réparation d’avion ne pouvait se faire sur la base de Rouvres durant cette période. Il faisait si froid que de toucher une pièce de métal pouvait causer une brulure laissant la peau attachée au métal selon Nobby Bristow. Les vols ne reprendront que à compter du 18 et 19 janvier 1940.
Le mois de février 1940 : a été maigre en vol sur la base. Un groupe du Squadron avait décollé pour les terrains de Reims et de Metz. Le dégel rempli les trous de combats et la piste était détrempé.
Le 01er mars 1940, deux Potez 63 du Groupe Aérien d’Observation GAO II/506 atterrirent sur la piste de la base car leur propre aérodrome situé à Buzy était impraticable. Le lendemain, Cobber Kain fut pris en chasse par six Me 109. Son avion a été touché et il a dû poser en urgence sur à l’aérodrome de Metz. Sur la base, le personnel de garde devait maintenant porter en permanence le casque lourd et un masque à gaz.
Le 26 mars 1940 : Fut un jour avec beaucoup d’activité. 14 rapports de combats ont établi avec comme homologations :
- Kain = 2X Me 109, Orton = 2X Me 109, Perry 1 Me 109 et 1 DO 17,
- Lovett = 1 Do 17
- Pyne = 1 DO 17.
Mais le Squadron perdit JG Tub Perry qui se cracha et 03 blessés dont le Cobber Kain qui fut blessé à de nombreux éclats à sa jambe gauche.
En avril 1940 : Le Squadron participa à de nombreuses visites d’autorités. Le 02 avril le AOC en Chef, le Sir Marrshall Arthur Barratt, s’adressa aux troupes.
Le 04 avril 1940 : Retour de 03 Potez 63 de l’aérodrome de Buzy car leur terrain n’était plus praticable. Puis 11 avril 1940, le commandement Anglais demande au 73 Squadron de se déplacer temporairement à Reims-Champagne, pour être en première ligne d’une attaque imminente des Allemands du côté de Sedan. Mais ils resteront que quelques jours (Le 19 avril 1940) permettant au Squadron leader Newell « Fanny » Orton (UK) de se faire connaitre par la presse française à la suite de ses victoires aériennes.
Le 21 avril 1940 : Le 73° Squadron est en chasse contre des patrouilles Me 109 et des Me 110. Ont été homologués d’une (ou plusieurs victoires)
- More = 1 Me 109) et 1 ME 110 probable,
- Orton = 1 Me 109 (+1 probable) et 1 ME 110,
- Marchand= 2 ME 109,
- Paul = 1 Me 109,
- Lovett = 1 Me 110.
Le 24 avril 1940 : Les Royal Engineers arrivèrent pour niveler l’aérodrome après les ravages de l’hiver précédent.
Le 08 mai 1940, L’Hurricane P2647 piloté par le Sergant Lyt Friend, se retourne sur le terrain à l’atterrissage en percutant un autre appareil au sol.
Avec le déclenchement de l’attaque à l’Ouest par l’Armée Allemande au matin du 10 mai, le Squadron 73 fut particulièrement sollicité.
Le 10 mai 1940 à 08h30, le signal fut donné pour que le 73° Squadron quitte Rouvres pour Reims. La base d’Etain-Rouvres allait être attaqué par l’aviation allemande. La première attaque allemande a été revendiqué par le 87° Squadron à Senon puis ce fut le cas à Rouvres aux alentours de midi. La totalité du 73e Escadron quitta le terrain de la base Etain-Rouvres pour se rendre à nouveau sur le terrain d’aviation Reims-Champagne. Puis le 17 juin 1940, le 73 Escadron quitta définitivement la France.

Remerciements :
Un grand merci à François Clauvelin (historien) pour ses nombreuses précisions sur le passage du 73° Squadron à Rouvres. Mais aussi pour avoir organisé en avril 2003, avec un petit groupe de vétérans Anglais la pose d’une plaque commémorative marquant les nombreuses actions du 73° Squadron RAF dans la drôle de Guerre.
Sources :
- Salle tradition du 3e RHC.
- L’association « Etain d’Hier à aujourd’hui »
- Site de Mr Pascal Poly: https://www.passionair1940.fr/
- Le 73° Squadron RAF pendant la drôle de Guerre de François Clauvelin.
- Recherche articles internet.


